« Une maison sans livre, c’est une maison morte. » C’est ce que la romancière, poète et enseignante au Collège d’Alma, Marie-Christine Bernard croit fermement. Elle-même passionnée de littérature depuis toujours, elle soutient que l’initiation à la lecture doit se faire dès le plus jeune âge.
Aujourd’hui, elle compte plusieurs romans à succès et continue de travailler sur des projets d’écriture tout en transmettant ses connaissances à ses étudiants sur une base quotidienne.
Mme Bernard pense que ce n’est plus son rôle, rendu au niveau collégial, de les intéresser à la lecture. À son avis, les livres ne doivent pas être perçus comme des reliques sacrées, mais bien comme des objets du quotidien.
Sur le plan personnel, cette passion pour l’écriture remonte à l’enfance. Originaire de Carleton-sur-Mer en Gaspésie, celle qui réside actuellement dans la région du Saguenay-Lac-St-Jean comptait sur une mère qui lisait énormément en plus d’exercer le métier de bibliothécaire ; comme quoi elle baignait dans ce milieu depuis toute petite.
Fière de ses racines, elle a notamment « raconté la Gaspésie », pour utiliser ses propres mots, dans son roman Mademoiselle Personne, récipiendaire du prix France-Québec en 2009.
Le thème des Premières Nations est également récurrent dans ses œuvres, elle qui y est attachée puisque la grand-mère de sa mère ainsi que quelques-uns de ses amis chers en font partie. C’est un sujet qui est par ailleurs illustré dans Matisiwin (2015), un livre qui compte beaucoup à ses yeux.
La rédaction de Matisiwin a été un travail de longue haleine pour Mme Bernard, qui a effectué une solide série de recherches et engagé des conseillers afin de ne pas « s’approprier des histoires qui ne sont pas les siennes ». Car pour elle, respecter cette culture qui a trop souvent subi des injustices est capital.
Préférant rencontrer ses lecteurs que remporter des prix, elle insiste fortement sur le caractère humain de ses œuvres. L’humanité et la capacité à se reconnaître en l’autre sont indissociables de ses romans, elle qui aime mettre un peu d’elle-même en chacun de ses personnages.
Contrairement à ce que certaines personnes pourraient penser, Mme Bernard croit que la jeunesse actuelle est curieuse, allumée et intéressée. Il lui arrive de recevoir des messages d’anciens étudiants par rapport à un livre ou un autre, et ça, c’est quelque chose qui la fait sourire.